center-close-2024-fr
center-close-2024-fr
Full 1
LecturePlay
Full 1
previous arrow
next arrow

Fadhel Jaziri

cover_fadhel_jaziri

Le fondateur du Centre des Arts Jerba, Fadhel Jaziri, est un auteur, metteur en scène et producteur tunisien de théâtre, de spectacles musicaux et de cinéma.
Son projet de création du Centre des Arts Jerba s’inscrit dans l’esprit qui a prévalu tout au long de son parcours : la volonté de contribuer à la décentralisation de la créativité artistique et culturelle, par l’impulsion d’une dynamique enracinée dans les régions et nourrie par les apports locaux et universels.

 

La passion du théâtre

Élève au Collège Sadiki de Tunis à la fin des années soixante, son penchant pour le théâtre se transforme vite en enthousiasme puis en passion quand il adhère au club de la Jeunesse scolaire dédié au quatrième Art. Après des études à Londres et à Paris, et de retour au pays natal, il crée au sein de l’Association de sauvegarde de la médina de Tunis le premier festival de la Médina en 1971. Il fonde ainsi qu’un groupe de jeunes créateurs le Théâtre du Sud de Gafsa en 1972 et, ce faisant, contribue au mouvement de décentralisation de la culture et des arts impulsé dans la jeune Tunisie indépendante. De 1972 à 1974 avec les pièces J’Ha et l’Orient en désarroi, La geste de Mohamed-Ali El-Hammi, La geste hilalienne, le Théâtre de Gafsa suscite l’enthousiasme et l’adhésion du public dans tout le pays.
El-Karrita produite par Masrah Ennas (Fadhel Jaziri, Fadhel Jaibi et Habib Masrouki) en 1975 tiendra la scène sur tout le territoire tunisien et au-delà pendant plusieurs années.

En 1976, Fadhel Jaziri est le cofondateur avec Mohamed Driss, Fadhel Jaibi et Habib Masrouki, du Nouveau Théâtre, une compagnie privée. Les pièces Al Ors (La Noce) et El Wartha (L’Héritage) en 1976, Attahqiq (L’instruction) en 1977, et Ghasselet Ennawader (Orage d’Automne) en 1980 font école et constituent, depuis, un répertoire de référence. Fadhel Jaziri y prend part comme co-auteur et tient comme comédien dans la plupart des pièces avec Jalila Baccar, Mohamed Driss, Taoufik Jebali et Raja Ben Ammar, des rôles principaux.

En 1990, année de tournage du film Chichkhane dont il a assuré la production, Fadhel Jaziri rompt tout rapport avec le Nouveau théâtre dont il est dès la fondation, le gérant et le responsable légal.

Il crée la même année Tunisie production (théâtre, spectacles et cinéma) et reprend à son compte la société de production Nouveau film.

Tout en s’orientant progressivement vers le cinéma et les spectacles musicaux, Fadhel Jaziri poursuit la production de pièces de théâtre : Lem en 1983 et Arab en 1987. Entre les deux, le projet cinématographique Kahla Hamra restera, après deux années d’efforts, à l’état de projet. Suivront la reprise de Attahqiq (L’Instruction, 1997), Saba (1997) qui butera contre les murs de la censure et sera privée de toute rencontre avec le public, Saheb el-Himar (2011) d’après l’œuvre de Ezzedine El Madani présentée aux Journées théâtrales de Carthage (2012).

Avec la pièce El Awada (La Répétition) – ouverture du Festival de Hammamet 1989, Prix de la mise en scène aux Journées théâtrales de Carthage 1990, Fadhel Jaziri inaugure une nouvelle étape, celle du spectacle musical, sans jamais abandonner le théâtre ni le cinéma.

Les spectacles musicaux

En tant que producteur et metteur en scène du spectacle Nouba en 1991, c’est toute une tradition musicale populaire, jusque-là marginalisée par les canaux officiels, qu’il revalorise. Ce spectacle est présenté en ouverture du Festival international de Carthage en 1991, au Zénith à Paris en 1992 et diffusé la même année sur la chaîne de la télévision publique française Antenne 2 et rediffusé par la chaîne de la Francophonie TV5 MONDE.

Fadhel Jaziri crée en 1993 Hadhra, un spectacle de chants à partir de la tradition soufie tunisienne. Présenté pour la première fois au Palais des Sports d’El Menzah en ouverture du Festival de la Médina, ce spectacle est donné en France en 1995 au Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis et au festival Marseille Méditerranée, ainsi qu’au Festival de Rabat en 1999. La bande originale du film Hadhra est édité en CD (Philips/Universal) en 2000 et le film (90 mn couleur) sort en 2001.
Le spectacle Hadhra n’aura de cesse d’être programmé sur les scènes tunisiennes et étrangères à ce jour, avec à chaque fois une nouvelle adaptation : Séville et Malaga (2005), Amman (2006), Festival International des Musiques Sacrées du Monde à Fès (2008), ouverture du Festival international de Carthage (2010 et 2015), Coupole d’el-Menzah et Festival de la Médina (2017), Cité de la Culture de Tunis – Salle de l’Opéra (2019 et 2022), Festival International de Sousse (2019), Théâtre municipal de la Ville de Tunis et Théâtre romain de Carthage (2022).

Parallèlement à Hadhra, les créations de Fadhel Jaziri se succèdent : Nujum (1994), une fresque musicale autour du thème du renouvellement de l’interprétation du répertoire musical arabe du XXème siècle ; Zghonda et Azzouz (1995), un divertissement théâtral et musical inspiré du Café chantant tunisien des années 60 qui sera présenté successivement à Toulouse, Marseille et Saint-Denis (France). Toujours en 1995, le spectacle Bani Bani clôture le programme de la Saison Tunisienne en France et assure l’ouverture du Festival de Hammamet la même année. Suivront Mezoued (2003), Zaza (ouverture du Festival international de Carthage 2005), Arboun (2018), Hob Zamen El Harb et Caligula (2018).

 

Le cinéma

La caméra s’affirme dans l’univers de Jaziri avec le film Al Ors (La noce, 1976) puis l’adaptation de Ghassalet Ennawader en dramatique télévisuelle par le Nouveau Théâtre. En 1981, il est coauteur et interprète du long métrage Traversée du réalisateur Mahmoud Ben Mahmoud, et cofonde en 1984 la société Nouveau Film, avec Jalila Baccar et Fadhel Jaibi, qui produit Arab, projeté en ouverture des Journées cinématographiques de Carthage en 1988 et couronné du Tanit de Bronze. Ce film est sélectionné au Festival de Cannes 1989 (Semaine Internationale de la Critique française / Section Caméra d’Or).
Fadhel Jaziri tourne en 2007 Thalathoun, son premier long métrage en tant que producteur et auteur à part entière, et en 2014 Khoussouf qui obtient le prix du meilleur scénario au Festival du Cinéma Méditerranéen d’Alexandrie (2016). El Guirra, tourné en 2016, figure dans la sélection officielle des JCC 2019.

En réalisant son rêve de création du Centre des Arts Jerba inauguré le 10 novembre 2022, Fadhel Jaziri concentre la quintessence d’un parcours voué à la création artistique et à la valorisation des expressions culturelles de la Tunisie profonde.

ACTUELLEMENT

Découvrez nos évènements dans un espace voué aux arts, à la culture et à la fête